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.:: Interview Feeling Blues ::.


FEELING BLUES : DANIEL BLANC

(Lien direct sur la page du webzine avec photos et vidéos)

Le mot "blues" est apparu dans l'univers des chanteurs et musiciens français dès le lendemain de la première guerre mondiale. Mais, ne nous y trompons pas, le mot ne correspondait pas forcément à sa signification présente. Tout au moins au sens musical.
Le "blues" c'était forcément quelque chose de lent et de triste. Mélancolie à tous les étages. Noir à broyer à profusion. L'idée même d'une musique étiquetée "blues" joviale, voire truculente et énergique n'avait pas sa place dans le grand public que seuls les connaisseurs, comme leur nom l'indique, connaissaient...
Sans oublier un peu de piment érotique. André Warnod décrivait ainsi en 1922 dans son bouquin "Les bals de Paris" l'influence de la musique noire :
"...le chant nègre vous coupe bras et jambes; on danse quand même mais presque inconsciemment, les gestes sont plus mous, plus lents, une sorte de voluptueux alanguissement pèse sur les couples."

C'était il y a longtemps... Même au sein du monde du jazz, ceux qui connaissait le blues dans les années 50 n'étaient pas si nombreux.
Un coup d'œil sur l'édition de 1958 (la première remonte à 1948) de la Disco Critique de Panassié nous permet de constater la présence de nombre de chanteurs et guitaristes appartenant aujourd'hui au Panthéon du blues, non seulement des artistes proches du jazz mais des gens comme Muddy Waters ou John Lee Hooker par exemple.

Mais on ne va pas écrire une thèse, il s'agissait de rappeler le contexte.

Ce n'est pas parce qu'Hélène Martin chantait "Saint-Ouen Blues" qu'elle chantait le blues... En revanche, "Sa ballade de Bessie Smith" en est un superbe !

Salvador -sous le pseudo d'Henry Cording- s'est placé dans la droite ligne du rhythm and blues de l'après-guerre. Mais personne n'aurait fait un rapprochement avec le blues.

Donc aujourd'hui, et depuis maintenant de longues décennies, des artistes français chantent clairement le blues, le plus souvent en anglais, avec plus ou moins de réussite, la voix et l'accent faisant souvent défaut. D'autres ont choisi de le chanter en français, une autre voie tout aussi difficile, notre belle langue n'étant pas forcément adaptée aux exigences que requiert cette musique.
Pourtant, plusieurs d'entre eux ne s'en sont pas si mal sortis et leurs noms sont devenus une référence.

Mais si Benoit Blue Boy, Patrick Verbeke, Bill Deraime, ou Paul Personne incarnent, pour un public un peu plus large, une vision francophone du blues, la plupart des autres artistes ont bien du mal à se faire une place au soleil.
Pourtant en France, de nombreux chanteurs populaires de grande audience se sont frottés à l'exercice, Johnny Hallyday (Toute la musique que j'aime), Henry Salvador (Le blues du dentiste) ou Francis Cabrel (Sarbacane), des titres qui ont fait de très gros succès commerciaux. D'autres ont été programmés dans de prestigieux festivals de blues, en 2014 "M" Matthieu Chedid au Cognac Blues Festival et en 2015, Louis Bertignac au Cahors Blues Festival, mais nous nous étions quelque peu éloignés du blues !

La scène spécifiquement blues francophone a beaucoup plus de mal à s'imposer en France et ce n'est pas faute d'avoir des candidats. Mike Lécuyer que tout le monde connait notamment comme étant le créateur de la Chaine du Blues joue avec ténacité un rôle de porte étendard avec la création de son label Bluesiac spécialement consacré au blues en français. Son "écurie" comprend  Eric Ter, Witch Doctors, Guillaume Petri, Yann Lem, Les Chics Types, Weeping Windows, Jeff Toto, Stangers in the Night, Les Blouzayeurs, Guillaume Petite, Zu, Daniel Blanc et bien sûr Mike lui-même, qui tous chantent en français.
Il y en a d'autres, bien sûr ! Dernièrement, Steve Verbeke vient de produire, avec beaucoup de talent, deux petits LP de blues en français que je trouve très réussis (voir en page 13 de ce même n°.)
Depuis quelques temps aussi, des artistes qui ont toujours chanté en anglais se risquent à quelques titres en français, comme récemment Manu Lanvin (deux titres sur son dernier album) ou Awek (un titre sur leur dernier album), pour ne citer que les plus connus.

Dans la préface du petit livre "Le Blues" de Stéphane Koechlin (Édition Libro Music. 2000), Patrick Verbeke écrivait : (Luther Allison me disait peu avant sa disparition tragique en 1997 : "Tu sais, je ne parle pas français, je ne parle pas vraiment bien américain, je parle blues. C'est ce que tu dois faire... Mais pour cela, emploie les mots de ta langue maternelle, c'est avec elle que tu seras le plus à même de transcrire et d'exprimer tes sentiments, surtout en improvisant..." )
C'est ce qu'a fait Roland Tchakounté. Arrivé en France en 1989, il a choisi sa langue camerounaise, le baliléké, pour chanter ses notes blues. Cette langue africaine groove tellement bien (voir en page 13 de ce même n°) qu'on se pose l'éternelle question, la langue française est-elle adaptée aux différents rythmes spécifiques du blues pour groover ? Des auteurs-compositeurs acharnés sont arrivés à écrire des paroles faites de syllabes et de mots qui fonctionnent parfaitement, mais c'est rare, ce n'est pas "naturel".

De l'autre côté de l'Atlantique, en Louisiane, le français acadien ou cajun, également appelé "le français louisianais", est au service d'une toute autre musique. Crée par une population blanche avec de nombreux liens avec la musique country et le Western swing, elle ne rencontre pas le même problème qu'avec le blues. L'année dernière, un des représentants de la musique cajun, Zachary Richard (USA), programmé par l'Avignon Blues Festival nous avait donné beaucoup de plaisir, mais nous nous étions éloignés du blues.
Alors comment faire ? Je n'ai pas de réponse.
En anglais ou en français, aujourd'hui peut-être peu importe, pourvu qu'il soit gorgé d'authenticité et de sincérité.

 

À son retour du Festiblues de Montréal, nous avons rencontré l'arlésien Daniel Blanc et son bassiste Francis Matéo, un des premiers a avoir construit une carrière de bluesman exclusivement francophone. Au cours de notre conversation, il nous a fait part de sa passion, des difficultés rencontrées et de ses projets.

 

André Fanelli  < Bonjour.
Daniel, peux-tu nous expliquer où en est ta carrière actuellement, est-ce que cela correspond à ce que tu souhaitais ?                                        

Daniel Blanc  < Depuis l'âge de 20 ans je joue et je chante du blues. Du blues que je chante en français. En ce moment, ça marche très bien parce que j'ai de très bons musiciens avec moi. Ils comprennent le but de ma démarche. Je chante du blues en français depuis 30 ans maintenant. Pourquoi ? Parce qu'un jour le producteur de Trust m'a dit : "Si tu n'as rien à dire chante en anglais !". Je me suis aperçu qu'en fait, chanter en français c'était beaucoup plus explicite en France. Et même, parfois, nous avons joué devant des américains qui, finalement, sont très contents d'entendre la langue française à travers le blues même s'ils ne comprennent rien. Ma carrière reflète ma vie et ma passion, c'est le blues. Je suis producteur de mes disques, on se débrouille pour qu'ils soient distribués. On arrive à faire bouillir la marmite sans l'aide de personne.

Jean-Louis Guinochet < Quand on écoute tes deux derniers albums qui se suivent à deux années près, ils sont très différents. Le dernier, pourquoi ce titre "Uniquement Blues" ?

DB  < Parce que j'en ai eu assez d'entendre les programmateurs de spectacles et de festivals dirent que le blues en français n'existait pas. J'ai tellement entendu de critiques négatives sur ce que je fait que j'ai voulu prouver à tous ces gens que le blues en français ça pouvait exister. Voilà, tout simplement. En fait, je ne me suis pas trompé. J'ai embarqué mes musiciens avec moi, c'est un bon groupe qui me suit. Ça nous a ouvert pas mal de voies puisque depuis trente ans que je compose, je suis toujours là. J'ai donc eu envie de tout mettre dans ce Cd pour expliquer que le blues en français existait.

AF < On oublie une chose, c'est que les amateurs de blues sont intolérants et souvent ne connaissent que le blues de maintenant.
Essentiellement à la guitare, parfois à l'harmonica...mais le blues a des formes diverses, et lorsque Henry Salvador, il y a bien des années, chante le blues du dentiste avec le Big Band de Quincy Jones, c'est du blues, et je peux te dire qu'en tous cas les musiciens américains qui ont entendu ça ont considéré que c'était du blues en français. Pas du Chicago blues ou du Mississippi blues, mais du French blues. Il n'y a pas de raison de considérer qu'avec un Big band c'était bien, et que vous, parce que vous faites un blues plus électrique, ce serait mal !

DB < Après, c'est peut-être une question d'état d'esprit. Tu as peut-être une ouverture d'esprit plus grande que certaines personnes. On entre peut-être pas dans les critères de ce que veulent ces gens là pour leur spectacle, mais bon, nous existons et je fais partie de l'European Blues Union. On peut estimer que chaque artiste a le droit de chanter le blues dans la langue de son pays. Plus que la langue qu'on comprend ou pas, pour moi, c'est l'intention qui compte. Il vaut mieux bien chanter en français que mal en anglais !

AF < Tu es méridional et tu vis dans le triangle sacré dont Arles fait partie. Parles-tu provençal ?

DB < Un peu. Je le comprends surtout.

AF < Tu n'as jamais envisagé de chanter un titre... ?

DB < On me l'a proposé. 

AF < Ça peut être une piste intéressante !

DB < Je sais, on me l'a déjà proposé. Il y a des gens qui ont même traduit des textes sur des paroles que j'ai écrites, mais, en revanche  j'ai du mal à chanter en provençal parce que l'accent est très différent.

AF < Tu viens de l'endroit où il y a le meilleur accent !

DB < Oui, oui. Je sais. Mais pourquoi pas ?

AF < À ce jour tu as fait combien d'albums ?

DB < Je ne sais pas vraiment, mais c'est entre 15 et 20.

AB < C'est un gros palmarès !

DB < Le premier album était un vinyle. On pliait les pochettes à la main, on les collait aussi à la main. Il y avait cinq titres. Un petit 45t avec cinq titres. Maintenant, on va dans des studios plus cossus
parce que le son s'est amélioré. Chaque album est un peu notre enfant. Souvent, avec tout ce que ça peut entrainer, le financement, l'enregistrement, la création de la pochette, tout ça représente beaucoup de travail et pas mal d'argent, mais le résultat est l'accouchement d'un nouveau bébé.

JLG < Tu as sorti des albums en live et des albums studio. Tu as une préférence pour le studio ou le live ?

DB < Personnellement je n'aime pas le studio. Ça me coince.

AF < Tu fais un travail technique de ré-enregistrement, de coupures, d'intégration...

DB < Non, non. Par exemple, sur mon dernier album, pour l'enregistrement d'un blues, nous avons fait des réglages de guitare, c'était une Stratocaster. Il n'était pas prévu que je sois enregistré, et à la fin du réglage, le gars m'a dit pour moi c'est bon. Il avait enregistré le réglage. Nous n'avons fait qu'une seule prise.

JLG < Quand tu composes, ça se passe comment ? Ça vient comment ?

DB < La composition ! C'est dix secondes ! C'est une idée de guitare que j'ai dans la tête et j'appelle Pierre, Paul, Jacques pour leur dire écoute ça...

JLG < C'est d'abord la musique alors ! Avant le texte.

DB < Toujours ! D'abord une mélodie et après, même des fois un an après, j'écris le texte.

AF < Et, est-ce que c'est un sujet qui vient parce que, dans ta vie ou autour de toi, il s'est passé un évènement particulier ?

DB < Tout le temps !

AF < Donc là tu es bien dans l'esprit du blues.
Sur le plan musical tu joues avec les mêmes musiciens depuis longtemps ? Comment ça se passe ?

DB < Là, en ce moment ça se passe très Bien. Avec Francis nous avons joué ensemble pendant des années et ensuite nous nous sommes séparés lorsqu'il est parti en Corse. Depuis, il est revenu. Nous avons commencé avec le groupe DBT qui s'est arrêté pour des querelles internes idiotes.

JLG < DBT c'était Daniel Blanc Trio. Aujourd'hui, tu joues toujours en trio. Pourquoi avoir changé ce nom pour Daniel Blanc & Co ?

DB < Parce que aujourd'hui j'ai voulu soigner mon image. Avant j'avais la notion de groupe, on partageait même les royalties... Aujourd'hui, ça ne veut pas dire que je sois devenu un patron terrible, mais c'est mon nom qui est mis en avant.

Francis < J'en avais assez qu'on parle de DBT, je voulais qu'on parle de Daniel Blanc.

AF < D'ailleurs en France il n'y a jamais eu beaucoup de groupes en tant que tel. Très vite, il y en a toujours un qui part faire une carrière solo.

Francis < Oui Daniel a toujours voulu partager. C'est l'ancien batteur et moi qui l'avons poussé à prendre son nom, Daniel Blanc.

AF < C'est quelque chose d'être poussé à t'appeler par ton propre nom !

JLG < Quand on s'appelle Daniel Blanc c'est normal de chanter en français, non ? (rires)

DB < Bon ! Bien sûr ! Mais je suis un noir à peau blanche, en fait ! Je suis comme les noirs qui jouaient sans connaître le solfège. Je ne connais pas le solfège. Je joue la musique comme je la ressens.

AF < Et tous tes musiciens sont comme toi ?

DB < Non. Et justement c'est aussi pour ça que servent les répétitions. Pour que sur scène, quand ça décolle, ils soient formés à l'improvisation. Quand ça décolle ça décolle et moi je ne m'occupe plus de personne. C'est à eux de suivre.

AF < Un trio ça donne plus de liberté mais en même temps c'est un format exigeant pour un guitariste parce qu'il faut remplir.

JLG < C'est une des raisons pour laquelle tu as pris, depuis quelques mois, un pianiste ?

DB < J'ai pris un pianiste depuis trois mois environ et là on atteint vraiment le Nirvana ! On vient de terminer une série de concerts en Suisse. Il reste encore quelques petites mises au point, mais on est déjà vraiment un bon groupe à quatre.

JLG < Et l'harmo, ce n'est pas une couleur que tu souhaiterais ajouter ?

DB < Si, si. Mais moi je n'en joue pas ! Je ne sais pas en jouer.

AF < Puisque tu chantes en français, est-ce qu'il t'arrive de faire quelques reprises ?

DB < Oui, mais pas souvent. J'ai par exemple fait une reprise de Jimmy Hendrix, Cocaïne, ou une reprise de Sleepwalk, une ballade musicale de 1959 composée par Santo et Johnny, sur laquelle j'ai mis un texte en français et qui s'appelle "Pour toi". J'ai mis aussi des paroles sur un morceau de John Lee Hooker, que j'ai appellé Louis, c'est l'histoire de Louis qui habite Port St Louis avec six couplets, c'est un blues hyper long.

JLG < Tout à l'heure, tu nous as fait part de tes difficultés à te faire accepter comme bluesman chantant en français. Si on remonte quelques décennies en arrière, il y a quelques bluesmen qui ont tout de même fait des carrières plus qu'honorables. Tu penses que les choses ont beaucoup évolué aujourd'hui ?

DB < Le constat c'est qu'aujourd'hui il n'y a plus personne, donc je me dis qu'à la limite le dernier ce sera nous ! Les groupes de blues français chantent quasiment tous en anglais. Nous avons une grosse perte de langue française. Nous sommes aller jouer au Canada il y a quelques semaines au Festival de Blues à Montréal devant un public francophone et ils nous ont dit que c'est la première fois qu'ils entendent du blues en français. Pour un pays qui revendique la langue française et qui aime le blues, en tous cas, pour les gens qui viennent au Festiblues, puisque c'est comme ça qu'il s'appelle, j'ai été surpris. En tout cas, nous avons vendu plein de Cds.

AF < Est-ce qu'il t'est arrivé de jouer avec des artistes américains ?

DB < Non jamais. J'ai fait le boeuf mais je n'en ai jamais accompagné. J'ai joué un fois avec Phil Guy, le frère de Buddy, nous avons fait le boeuf. Il avait remarqué qu'on avait un pianiste à l'époque, celui que j'ai récupéré il y a trois mois, et comme il lui manquait son pianiste, il l'a fait jouer avec lui toute la soirée. Mon pianiste s'est régalé ce jour là.

JLG < Aujourd'hui quels sont tes projets ?

DB < Nous allons commencer l'enregistrement d'un nouvel album. Je ne sais pas encore quand il sortira mais c'est un album que j'ai envie de jouer plus en slide que sur les albums précédents, un peu plus rock blues aussi que sur le Uniquement Blues, et j'ai l'intention de travailler avec un auteur pour des paroles. À Montréal, il y a un auteur qui est venu à ma rencontre pour me dire qu'il aimerait bien m'écrire des textes. Donc nous allons faire quelques essais pour voir si ça peut fonctionner. Et puis il y aura dedans toujours ma passion du blues.

AF < Est-ce tu auras un concept particulier, quelques chose qui collera à l'actualité ?

DB < Au niveau des textes ça collera toujours à l'actualité, ça c'est sûr. Mais il y a aura aussi de nouveaux musiciens. Un nouveau batteur qui joue avec nous depuis maintenant un an et demi. Un fou furieux de la batterie qui a 62 ans et 40 ans de pratique derrière lui. Grâce à lui, j'ai ré-instauré le solo de batterie en concert. Il aime la batterie comme moi j'aime la guitare ou Francis la basse... Nous avons un morceau qui s'appelle "Mercedes rose", parce que j'ai une Mercedes rose ! Et dans ce morceau il se lance dans un chorus impressionnant de 5 à 6 minutes...et les gens adorent ça. Ils sont aux anges ! On va donc essayer de le faire en plus court sur le prochain album.

En plus, avec le pianiste qui vient d'arriver, nous allons avoir une nouvelle couleur de blues.

AF < Il joue de l'orgue aussi ?

DB < Oui, il joue de l'orgue aussi. Piano et orgue, forcément.

JLG < Ça va apporter une couleur tout à fait différente, sur un nouvel album comme en concert, et nous avons hâte de voir le résultat.
Le temps est passé bien vite, et merci Daniel et Francis pour cette conversation bien sympathique. Nous vous souhaitons encore plein de belles choses pour les années à venir.
Nos lecteurs, j'en suis sûr, auront encore le plaisir de vous voir très souvent en concerts.

Conversation recueillie le 12 septembre à Salernes (83).

 

Le site de Daniel Blanc and Co : www.danielblancandc.com

Le site de Blusiac bluesiac.com Daniel Blanc au FestiBlues International de Montréal. Scène loto-Québec le

8 août 2015. Artiste invité: J. D. Slim : https://youtu.be/0hiTtZHEXbA

Daniel Blanc and Co. Shawcase à Toulouse. 7 mars 2013 : https://youtu.be/eE-wy4Idm9k

 

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